15.5.07

COMMUNIQUE ADRESSE AUX MISSIONS DIPLOMATIQUES ACCREDITEES A GENEVE ET AUX ORGANISATIONS DE DEFENSE DES DROITS DE L'HOMME.

Depuis près d'une semaine, les territoires occupés du Sahara Occidental sont le théâtre de développements dangereux inhérents aux pratiques répressives qui ont atteint un niveau inégalé, notamment à l'encontre des étudiants sahraouis dans les universités d'Agadir, Marrakech et Rabat, pris pour cible après les dernières manifestations pacifiques qui rejettent l'occupation marocaine et réclament le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.

Les services de sécurité marocains, foulant au pied les normes basiques de droits humains, et faisant fi des normes les plus élémentaires, universellement incorporées dans les Principes de base des Nations Unies sur le recours à la force par les responsables de l'application des lois, ont réprimé dans le sang, et avec un usage plus qu'excessif des étudiants qui ne réclamaient rien d'autre que l'exercice par leur peuple de son droit à l'autodétermination conformément à la légalité internationale.

La répression marocaine féroce et les descentes punitives des services secrets marocains ont fait des dizaines de blessés parmi les étudiants sahraouis et débouchés sur des centaines d'arrestations, sur fond de violences massives des droits de l'homme.

Une jeune étudiante sahraouie, Soltana Khaya a été amputée de son oeil droit et complètement défigurée suite à la torture. Les traces de tortures et de lésions majeures sur son corps (voir les photos insoutenables et le Témoignage de l'étudiante sahraouie, Sultana KHAYA Sidi Brahim [gravement blessée lors d'une manifestation à l'université de Marrakech]) démontrent le record de cruauté atteint et témoignent d'une bestialité brutale, abjecte et satanique à la fois surtout si l'on sait que le régime marocain essaie de mettre en place et d'encadrer des milices, composées, dans leur grande partie, d'étudiants marocains, pour suppléer sa police ou s'y substituer, ce qui ne manquera pas de raviver la tension et d'allumer d'autres brasiers.

Le régime marocain qui ne rate jamais une occasion pour afficher son attachement aux « valeurs démocratiques » qu'il essaie de véhiculer un peu partout est contredit, une fois de plus, par la répression impitoyable et sanguinaire que subissent les étudiants sahraouis dans les différentes universités marocaines, les défenseurs sahraouis des droits humains, les prisonniers politiques qui croupissent, par dizaines, sans jugement aucun dans les prisons de Tiznit, Inzegan, Ait Melloul , Kenitra et les innombrables centres de détention secrets au Maroc.

La gravité de la situation dans les territoires occupés du Sahara Occidental, mais aussi dans les universités marocaines où se trouvent des étudiants sahraouis exige un engagement réel de votre part car la protection de ces populations civiles ne peut plus attendre, et chaque retard apportera inéluctablement de nouvelles souffrances.

A la veille de l'élection, le 17 mai 2007, des nouveaux membres du Conseil des droits de l'homme, celui-ci doit, lors de sa 5ème Session, prévue en juin prochain et des sessions à venir examiner les violations flagrantes et systématiques des droits de l'homme au Sahara Occidental et faire des recommandations à même d‚établir la vérité sur la répression qui s'abat sur le territoire.

Genève, le 15 mai 2007.